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A la guerre comme à la Game Boy

A la guerre comme à la Game Boy

Dans ce texte qui a valu à Edouard Elvis Bvouma une série de prix théâtraux et littéraires, la parole est confiée à un seul personnage.

A la guerre comme à la Game Boy / Edouard Elvis (Cameroun)

Lansman coll. Théâtre à vif

70 p. – 2017. – 12 €   ISBN 978-2-8071-0144-9

Dans ce texte qui a valu à Edouard Elvis Bvouma une série de prix théâtraux et littéraires, la parole est confiée à un seul personnage. Sa présentation met d'emblée le lecteur au parfum : "un adolescent-soldat qui s'adresse à une très jeune adolescente". Nous sommes en Afrique, dans un pays non précisé où une guerre civile oppose les Mounguélé-nguélés aux Kimbilili. Quand il était petit, le jeune narrateur se faisait appeler Lucky Luke. Mais depuis qu'il est devenu soldat, c'est Boy Killer son surnom. Ce matin, le Caporal Boy Killer a entendu à la radio que la guerre étai finie. Il a découvert en même temps que, pendant la nuit, le camp s'était vidé. Il se retrouve seul avec sa kalache. Non, pas tout à fait seul : face à lui, une jeune fille est étendue dans l'herbe. Il va lui raconter sa vie. Son monologue, émaillé de références à des héros de bandes dessinées, de films et de romans, est construit comme un jeu vidéo. Chacune de ses séquences porte le nom d'une commande : Review, Start, Pose, Play, Stop. Le titre du livre est donc particulièrement bien choisi. Progressivement, on comprend comment un enfant qui menait une existence protégée dans une famille paisible est devenu un redoutable combattant dressé à n'épargner personne. Un texte bouleversant dont la fin s'ouvre (peut-être) à l'espoir:"C'est Game Over mais le game n'est pas over pour nous. On va recommencer le jeu". (Maggy Rayet)