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Un son a disparu

Un son a disparu

Pendant toute une semaine, Jorge, le jeune narrateur, a communiqué sans utiliser une seule fois la lettre « E ». Et lorsqu'il affirme que « c'est une des choses les plus difficiles qu'un être humain puisse faire » il exagère à peine...

Un son a disparu / texte de Rodrigo Muñoz Avia (Espagne) ; traduction d’Anne Cohen Beucher

Alice ; coll. Deuzio

168 p. – 2017 . – 13 €   ISBN 978-2-87426-338-5

Pendant toute une semaine, Jorge, le jeune narrateur, a communiqué sans utiliser une seule fois la lettre « E ». Et lorsqu'il affirme que « c'est une des choses les plus difficiles qu'un être humain puisse faire » il exagère à peine. Mais pourquoi diable – demanderez-vous – s'est-il astreint à cet exercice? Tout simplement parce que sa meilleure amie, Éléonore, aime cette lettre « E », trois fois présente dans son prénom. La demoiselle est d'origine russe. Elle est orpheline. Et elle vient de disparaître sans prévenir personne. Et Jorge a décidé : « Tant qu'Éléonore n'est pas là, tant qu'Éléonore ne réapparaît pas dans ma vie, la lettre « E » disparaîtra de ma vie elle aussi ». Mais Jorge ne se contente pas de créer ainsi son « charabia ». Même si ses parents sont assez réticents, il va courageusement mener sa petite enquête. Le temps d'une semaine, c'est dans un vrai polar que l'auteur nous entraîne… en même temps bien sûr que dans un hommage à Georges Pérec, son auteur français préféré. À ce propos, on se dit que la traductrice mérite autant d'éloges que l'auteur. Si l'on vous rappelle par exemple qu'en Espagnol, ce n'est pas la lettre « E » qui est la plus utilisée, mais bien la lettre « A », vous aurez une idée du genre de casse-têtes qu'a dû affronter Anne Cohen Beucher! (Maggy Rayet)