Emma K / Giuseppe Lonobile

Lansman éditeur Lansman & Cie coll. Lansman poche

66 p. – 2018. – 8 €   ISBN 978-2-8071-0199-9

Emma K. est un double événement. D'abord parce que ce livre est le premier numéro de la nouvelle collection Lansman Poche, destinée à accueillir des textes non seulement à dire et à jouer mais aussi à lire. Ce qui est de bonne augure. Ensuite parce que l'auteur y relève un défi de taille : introduire les jeunes – et même les enfants – dans l'univers de Franz Kafka.  Un "univers oppressant que l'on retrouve dans la plupart de ses écrits" comme le précise Emile Lansman dans une préface bienvenue. Giuseppe Lonobile s'est en effet librement inspiré du roman Le Procès pour écrire son Emma K. Comme dans Le Procès, l'histoire commence un jour d'anniversaire. Mais ce n'est pas celui de Koseph K. (qui, en clin d'œil, apparaît aussi dans l'histoire) mais bien celui de Emma K, une petite fille énergique qui ne s'en laisse pas conter. Et ce ne sont pas deux gardes qui s'introduisent dans sa maison, mais bien un inconnu prénommé Karl, aux grosses lunettes noires et à l'allure d'une mouche géante. Ce dernier annonce à la demoiselle qu'elle est en état d'arrestation, qu'elle continuera à mener une vie normale sous sa surveillance à lui, et que ses parents sont partis en voyage. Mais alors que le roman de Kafka se termine tragiquement, le texte de Lonobile – littérature de jeunesse oblige – finit bien ! Bienvenu lui aussi, un court dossier documentaire "En apprendre un peu plus sur Kafka et son œuvre" est glissé en appendice. (Maggy Rayet)