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La théorie du grand tout

La théorie du grand tout

Il y a huit mois, Jamie la meilleure amie de Sarah, est morte « dans un accident complètement inattendu, soudain, tragique, dû au hasard

La théorie du Grand Tout / J.J. Johnson (Etats-Unis) ; traduction d’Anne Cohen Beucher
Alice éditions ; coll. Tertio
472 p. – 2016. – 15 €   ISBN 978-2-87426280-7

Il y a huit mois, Jamie la meilleure amie de Sarah, est morte « dans un accident complètement inattendu, soudain, tragique, dû au hasard et arbitraire ». Depuis lors, Sarah, qui a 15 ans, s’est murée dans le cynisme et le sarcasme. Il lui est impossible « d’avoir confiance en qui que ce soit, ni d’avoir la foi, en rien ni en personne ». Dans son entourage, chacun a essayé de l’aider. Sans succès. Jusqu’au jour où elle apprend à connaître Roy, un vieil homme solitaire et considéré comme un peu bizarre, qui gagne sa vie en faisant grandir des sapins de Noël ! À l’origine de cette rencontre, un événement lourd de symbole : un cerf est venu se fracasser contre la fenêtre du gymnase de l’école, là-même où Jamie est morte. C’est Roy qui a emporté la dépouille de l’animal. Mais Sarah apprend – grâce à Wikipedia – que dans certaines cultures, « le cerf aurait le pouvoir d’aider l’esprit des morts à passer de l’autre côté ».
La théorie du Grand Tout pourrait n’être qu’un roman pour adolescents bien écrit comme il nous en vient pas mal des Etats-Unis. Mais le mélange de cynisme et de douleur qui l’habite le rend fascinant. Ainsi, les illustrations évoquées dans la fiche technique ne sont en réalité qu’un ensemble de diagrammes, de tableaux, d’intersections d’ensembles, comme on en trouve dans les ouvrages documentaires. La quatrième de couverture précise le contenu du livre en pourcentage d’ingrédients, comme le ferait un produit de consommation courante. Jusqu’au titre – en anglais The Theory of Everything – évoquant le domaine de la physique quantique !
Pour la traduction de DJ Ice, Anne Cohen Beucher a été récompensée d’une mention spéciale au Prix Pierre-François Caillé de la Traduction 2015. Il n’est pas inutile de rappeler que ce Prix récompense un traducteur ou une traductrice « en début de carrière ». C’est en 2012 qu’Anne Cohen Beucher a obtenu en Belgique un master en traduction de l’Institut supérieur de Traducteurs et Interprètes. On ne peut que souhaiter que sa passion pour le métier et son choix d’une spécialisation en Jeunesse lui apportent la notoriété qu’elle mérite. (Maggy Rayet)