Ling et les êtres mécaniques/ texte de Emma Robert (France) ; illustrations de Gwendal Blondelle (France)
Alice
n.p.  – 2020 . - 13,50 €   ISBN 978-2-87426-438-2

Ling est une petite fille de neuf ans. Elle fabrique des téléphones portables dans une usine de la ville. Avant, elle confectionnait des vêtements, mais c’était moins bien payé. Du matin au soir, jour après jour, elle, et des centaines d’autres enfants répètent les mêmes tâches. Si elle ne va pas assez vite, elle se fait « aboyer » dessus par les chefs. Parfois, Ling s’évade un peu dans sa tête. Elle repense à son village et à son petit frère. Elle rêve de la vie qu’elle a eue et de celle qu’elle aura un jour.

Emma Roberts (autrice) et Gwendal Blondelle sensibilisent les jeunes lecteurs aux dérives de la surconsommation et aux effets pervers de celle-ci comme l’exploitation des enfants dans les usines. Le texte est sobre, juste, non moralisateur et pourtant il ne peut laisser indifférent. Malgré un contexte de vie précaire et des conditions de travail difficiles, Ling est optimiste et veut croire dans un futur meilleur. Les coups de crayon de Gwendal Blondelle, déjà rencontrés dans « Mémoire d’éléphant » et « Monstre Loup et Maitre Miam », traduisent ce contraste entre la délicatesse de Ling et les violences quotidiennes qu’elle subit. Les effets du travail à la chaine, de l’oppression, de l’autoritarisme sont particulièrement bien exposés grâce aux couleurs sombres, à la répétition des personnages et à la déshumanisation des responsables de l’usine en chiens de garde agressifs. Le livre reste toutefois teinté d’ouverture et d’espérance. (Nathalie Bouillot)