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Princesse Pimprenelle se marie

Princesse Pimprenelle se marie

Ce matin-là, il avait été décidé – sans demander l'avis de l'intéressée – que la Princesse Pimprenelle assisterait au défilé de ses prétendants. Comme aucun des princes juchés sur leur cheval blanc n'avait fait battre son cœur, la Princesse s'était ennuyée à mourir. Mais voici que s'était présenté un dernier cavalier, juché sur un cheval noir. Et que le cœur de Pimprenelle avait fait un grand bond dans sa poitrine...

Princesse Pimprenelle se marie / Texte de Brigitte Minne ; illustrations de Trui Chilens ; traduction d’Emmanuèle Sandron
CotCotCot éditions
n.p. - 2020 . - 18€   ISBN 978-2-930941-25-7

Ce matin-là, il avait été décidé – sans demander l'avis de l'intéressée – que la Princesse Pimprenelle assisterait au défilé de ses prétendants. Comme aucun des princes juchés sur leur cheval blanc n'avait fait battre son cœur, la Princesse s'était ennuyée à mourir. Mais voici que s'était présenté un dernier cavalier, juché sur un cheval noir. Et que le cœur de Pimprenelle avait fait un grand bond dans sa poitrine.
Autant vous le dire sans attendre, ce cavalier était une cavalière. Aliénor – c'était son prénom – et Pimprenelle devinrent inséparables et décidèrent de se marier. Imaginez les réactions! Le roi et la reine se tournèrent vers une vieille dame, la docte et sage Sophie, qui réussit à leur faire comprendre que la seule chose qui comptait c'était l'amour entre les deux princesses. Convaincre la cour fut une tâche plus ardue. Mais dans le monde des contes, les rois et les reines décident. De telle sorte que « Elles s'aiment, c'est l'essentiel » devint rapidement un mot d'ordre dans l'ensemble du royaume. Le message est fort et sa signification transparente. Un éloge particulier à Trui Chielens dont on découvre ainsi le travail dans l'édition francophone : son inspiration, ses techniques, sa science de la couleur apportent un souffle totalement neuf. Mais l'illustratrice, l'auteure, la traductrice… et l'éditrice semblent avoir travaillé en grande complicité pour construire un album de qualité : ce parti pris un brin ironique de mener le lecteur sur une fausse piste, dans l'ambiance d'un conte classique; cette couverture présentant une jeune personne aux boucles blondes, chevauchant un paisible cheval blanc dans un paysage vert tendre; ce prénom – Pimprenelle – qui renvoie au personnage sage et conformiste d'un feuilleton télévisé pour enfants sages; ce rose discret qui imprègne l'ensemble des pages, depuis les vêtements de la princesse jusqu'au pétales qui embaument son bain; d'autres détails dans l'image, comme ce cheval d'Aliénor qui du noir passe au blanc après l'intervention de Sophie la sage; cette fin faussement traditionnelle – « elles furent heureuses et eurent beaucoup d'enfants » – laissant ensuite la parole à cette même Sophie à propos de la possibilité pour deux princesses d'avoir des enfants…  (Maggy Rayet)