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Comment mettre une baleine dans une valise ?

Comment mettre une baleine dans une valise ?

Comment mettre une baleine dans une valise ? La question semble annoncer une aventure pour le moins farfelue. Or c’est avec beaucoup de sérieux qu’un petit personnage au gilet rayé pose la question. Pourquoi se lancer un tel défi, allez-vous demander ? La réponse est simple : le petit personnage – nous ne verrons pas son visage – a décidé de partir pour un très long voyage en emportant ce qui lui tient le plus à cœur, un grand cétacé rouge ! Il le porte à bout de bras sur la couverture de l’album...

Comment mettre une baleine dans une valise ? / texte et illustrations de Raúl Nieto Guridi (Espagne) ; traduction d’Anne Casterman
CotCotCot
n.p. – 2021 . – 13,50€   ISBN 978-2-930941-33-2

Comment mettre une baleine dans une valise ? La question semble annoncer une aventure pour le moins farfelue. Or c’est avec beaucoup de sérieux qu’un petit personnage au gilet rayé pose la question. Pourquoi se lancer un tel défi, allez-vous demander ? La réponse est simple : le petit personnage – nous ne verrons pas son visage – a décidé de partir pour un très long voyage en emportant ce qui lui tient le plus à cœur, un grand cétacé rouge ! Il le porte à bout de bras sur la couverture de l’album. Mais n’est-ce pas souvent ce qui nous est le plus cher qui est le plus difficile à emporter ? Et si l’on réfléchit bien, n’avons-nous pas tous et toutes notre baleine rouge ? Selon son âge et son expérience de lecteur, chacun comprendra cet album à sa manière et apportera sa propre réponse à la fameuse question. Il n’empêche que sur la page de garde, la dédicace est explicite : « à toutes les personnes qui luttent jour après jour pour survivre dignement en fuyant l’horreur ». 

Tant au point de vue des mots que des images, l’album est construit avec une étonnante économie de moyens. Des phrases courtes et sans fioritures où chaque mot est nécessaire. Deux personnages travaillés à l’aquarelle sur le fond blanc des pages. Quel contraste entre l’atmosphère poétique et sereine de ce premier degré et l’âpreté du propos sous-jacent. Après Allers-retours de Nina Lecomte, Odile Flament nous fait découvrir un autre album qui parle de migrants. Cette fois le créateur est espagnol. Et c’est grâce au talent et à la compétence de Anne Casterman que les mots de Guridi nous parviennent en français. (Maggy Rayet)