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La magicienne

La magicienne

Il était une fois un petit village accroché au flan d’un volcan endormi. Plongé en permanence dans les nuages, il était entouré d’une forêt dense et humide. C’est elle qui fournissait le gagne-pain de ses habitants. « Toute la journée, ils sciaient des troncs, taillaient des branches, et entassaient des rondins ». Un jour de pluie et de vent, ces bucherons tombèrent nez à nez avec l’esprit de la forêt, un personnage pas plus grand qu’un enfant...

La magicienne / Texte de Myriam Dahman ; illustrations de Clément Lefèvre
Glénat jeunesse ; coll. Albums
n.p. – 2021 . – 14,90€   ISBN 978-2-344-04806-1

Il était une fois un petit village accroché au flan d’un volcan endormi. Plongé en permanence dans les nuages, il était entouré d’une forêt dense et humide. C’est elle qui fournissait le gagne-pain de ses habitants. « Toute la journée, ils sciaient des troncs, taillaient des branches, et entassaient des rondins ». Un jour de pluie et de vent, ces bucherons tombèrent nez à nez avec l’esprit de la forêt, un personnage pas plus grand qu’un enfant. Ils le jetèrent dans une cage, bien décidés à le vendre à la ville. Seule une petite fille tenta de s’opposer à cette capture. Elle se prénommait Saskia. « Elle aimait le calme de la forêt, les senteurs des sous-bois et le chant des oiseaux à l’aube ». Le soir même, l’esprit de la forêt fut vendu à une femme mystérieuse voyageant à bord d’un chariot tiré par deux sangliers. Et le lendemain, tous les habitants du village – sauf Saskia – se réveillèrent transformés en cochons.
On retrouve ici l’atmosphère des contes classiques qui imprégnait déjà Le testament du loup, l’album précédent de l’auteure, publié chez Gallimard, avec des illustrations fascinantes de Julia Sarda. On notera un certain nombre de « points forts ». Comme la sociologie de ce village où les habitants semblent majoritairement cupides et belliqueux et que pourtant Saskia veut sauver à tout prix. Comme la confrontation entre deux personnages féminins – une petite fille déterminée et une magicienne qui ne l’est pas moins. Comme cette manière originale de résoudre un jeu d’énigmes. Comme ces détails empruntés à d’autres contes – une pomme à croquer, des miettes de pain semées sur le chemin – en modifiant leur usage. Ici c’est Clément Lefèvre qui a relevé le défi de la mise en images. Même s’il semble plus à l’aise dans la bande dessinée que dans l’album (surtout quand ce dernier s’engage dans la Fantaisie poétique) ses illustrations – avant tout ses visages en gros plan – accrochent le regard. (Maggy Rayet)