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La baleine la plus seule au monde

La baleine la plus seule au monde

À l’origine du récit (et de son titre) figure une histoire vraie : « La baleine la plus seule du monde » est en effet le surnom donné à une baleine repérée dans l’Océan Pacifique Nord, que des scientifiques ont suivi pendant une dizaine d’années. Une baleine bleue différente des autres : alors que ces cétacés « chantent » sur des fréquences allant de 12 à 25 Hz, celle-ci chantait sur 52 Hz. Ce qui l’empêchait de communiquer avec ses congénères !...

La baleine la plus seule au monde / texte de Kim Crabeels ; illustrations de Sebastiaan Van Doninck ; traduit du néerlandais par Souslik
Alice jeunesse ; coll. Histoires comme ça
n.p. – 2021 . – 16€   ISBN 978-2-87426-449-8

À l’origine du récit (et de son titre) figure une histoire vraie : « La baleine la plus seule du monde » est en effet le surnom donné à une baleine repérée dans l’Océan Pacifique Nord, que des scientifiques ont suivi pendant une dizaine d’années. Une baleine bleue différente des autres : alors que ces cétacés « chantent » sur des fréquences allant de 12 à 25 Hz, celle-ci chantait sur 52 Hz. Ce qui l’empêchait de communiquer avec ses congénères ! Ce phénomène a déjà inspiré pas mal de poèmes, de récits et de pièces musicales. Et ici, ce n’est pas un documentaire qui nous est proposé mais bien un conte évoluant entre réalité et imaginaire. Sa narratrice est une petite fille prénommée Lila. Son papa est en principe gardien de phare sur une presqu’ile somptueuse et sauvage. Mais ce papa est avant tout un chercheur qui effectue de longues et fréquentes missions à bord d’un petit sous-marin jaune. « Il étudie la mer. Il analyse l’eau. Il recense les poissons, les animaux, les plantes…et note tout dans son carnet ». Rencontrera-t-il un jour « la baleine la plus seule au monde » ? En attendant, c’est Lila – petite étoile polaire – qui garde la « maison ».
 
Un texte rythmé parsemé de récits de voyages. Des illustrations somptueuses, pleines de créatures sous-marines, que le rêve et l’imagination transforment et magnifient. On est emporté. Mais la dernière page tournée, on se rend compte que le sens profond de l’histoire est dévoilé dès la couverture : la rencontre entre deux solitudes. Celle d’une petite fille qui attend son papa et celle d’une baleine qui ne chante pas dans la bonne fréquence ! Avec cet album, Alice Jeunesse nous fait découvrir une œuvre signée par deux célèbres artistes néerlandophones, mal connus jusqu’à présent dans le monde éditorial francophone. (En ce qui concerne Sebastiaan Van Doninck, c’est le 2è titre repris par la maison d’édition). Comme le texte est copieux, l’album devrait plaire dès 8 ans. Mais grâce à l’expressivité des illustrations, il passionnera aussi des enfants plus jeunes. (Maggy Rayet)