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Mon chagrin à moi

Mon chagrin à moi

Sur la couverture, une petite personne en salopette et gilet rayé. Fille ou garçon ? Au lecteur de décider. Toujours est-il que « il » ou « elle » se trouve face à une sorte de masse bleue aux limites et aux formes indéfinies. La « chose » est dotée de deux yeux noirs assez inexpressifs mais grands ouverts. C’est ainsi que l’enfant se représente le chagrin qui lui est tombé dessus un jour sans crier gare...

Mon chagrin à moi / texte de Mylen Vigneault (Québec) ; illustrations de Maud Roegiers
Alice ; coll. Histoires comme ça
n.p. – 2021 . – 13,50€   ISBN 978-2-87426-469-6

Sur la couverture, une petite personne en salopette et gilet rayé. Fille ou garçon ? Au lecteur de décider. Toujours est-il que « il » ou « elle » se trouve face à une sorte de masse bleue aux limites et aux formes indéfinies. La « chose » est dotée de deux yeux noirs assez inexpressifs mais grands ouverts. C’est ainsi que l’enfant se représente le chagrin qui lui est tombé dessus un jour sans crier gare. Encombré(e) par ce chagrin, « il » ou « elle » a tout essayé pour s’en débarrasser. Tentant même de l’enfouir ou de l’ignorer. Peine perdue. Jusqu’au jour où « il » ou « elle » a changé de stratégie. « Un soir, j’ai osé le regarder dans les yeux, sans détour et j’ai décidé de l’adopter ». Et sa vie a changé !
Maud Roegiers a pas mal de cordes à son arc : elle est graphiste, designeuse, maquilleuse. Mais avant tout, elle s’investit dans le dessin pour enfants. « Je compose avec la gouache, le crayon, le collage, l’acrylique ou le transfert et me laisse porter par le texte pour donner vie à la page illustrée. Et elle le fait avec bienveillance (un mot qu’elle affectionne). Elle a déjà signé – seule ou en collaboration – un grand nombre d’albums. Mais depuis quelques années – et c’est le cas ici – elle travaille en binôme avec la québécoise Mylen Vigneault.  (Le sais-tu, La liste, Les petits et les trop gros secrets). Cette dernière est entrée en littérature Jeunesse par la porte des sciences humaines. Sa manière de représenter le chagrin, sur la manière de vivre avec, de le tenir à distance voire de s’en débarrasser, invite à la réflexion et à l’échange. En effet, l’enfant de Mon chagrin à moi reste seul dans l’épreuve. Aucune velléité d’appel à l’aide, de recherche d’un conseil, ou même d’un partage avec des proches, enfants ou adultes. Cette solitude apparemment assumée, n’est-elle pas un point de départ intéressant pour une discussion en famille ou à l’école ? (Maggy Rayet)