Petite Mer / texte de Marie Colot ; illustrations de Manuela Ferry (France)
Éditions du Pourquoi Pas ? ; coll. Pourquoi pas la Terre ?
n.p. – 2022 . – 12€   ISBN 979-109-235-371-6

Marie Colot est particulièrement fêtée en cette année 2022. Prix Libbylit pour Eden, fille de personne ; Prix Michel Tournier Jeunesse et Prix du Livre Jeunesse Écolo pour SOS. Forêt en détresse ; Prix Bernard Versele pour Mamie ça suffit, son premier album… Et l’année est loin d’être finie ! Dix ans après la sortie de son premier livre, l’autrice peut déjà aligner une solide bibliographie. Trois titres, rien qu’en 2022. Et si ça existait chez Alice Jeunesse, Le paradis des coccinelles, chez Actes Sud Junior, et à présent Petite Mer, dans la collection Pourquoi pas la Terre?, aux Éditions du Pourquoi pas ? (Maison issue d’une collaboration entre l’École supérieure d’Art de Lorraine et La Ligue de l’Enseignement). L’autrice explique dans une Note d’intention que l’idée de cet album est née d’une photo découverte par hasard, celle d’un cétacé dans un bassin de delphinarium : « Comme cette image était prise du ciel, l’exiguïté du lieu était flagrante et la violence de cette situation évidente – aimerait-on passer chaque minute de notre vie dans une baignoire ? » Elle a imaginé le récit d’une mère à sa fille « Quand j’avais ton âge, j’ai rencontré une baleine… » Comme sur l’image, la baleine était prisonnière d’un delphinarium. Le texte – dont le titre permet de jouer sur les mots – décrit tout d’abord la rencontre, de part et d’autre d’une paroi en verre, d’une baleine et d’une petite fille, les efforts menés ensuite par cette dernière pour tenter de rendre sa liberté au cétacé. Et enfin – ce but ayant été atteint – la transmission du souvenir de ce sauvetage à la génération suivante.
Un album où le rapport texte-image mérite d’être souligné : la tristesse et l’horreur de l’enfermement et l’action collective pour s’en sortir sont décrits dans une prose poétique où l’émotion affleure. En parallèle, portées par la même émotion, les illustrations – gravures et collages aux couleurs raffinées – magnifient la liberté d’une flore et d’une faune sous-marines, et le désir de les protéger et de se joindre à elle. (Maggy Rayet)