|

Nous, les enfants de l’archipel

Nous, les enfants de l’archipel

Un homme et ses enfants débarquent sur une île de l’archipel de Stockholm. Ils viennent y passer l’été, dans une petite maison vieillotte et pleine de charme. Ces enfants sont au nombre de quatre : une fille, Malin, qui joue le rôle de maman pour toute la famille, et trois garçons, Johan, Niklas et Pelle. (Ce dernier – le plus petit – délicieusement fasciné par tous les animaux, aussi bien les guêpes que les lapins). On découvre leurs portraits sur les pages de garde, de même que ceux des adultes et des enfants qu’ils vont fréquenter sur l’île..

Nous, les enfants de l’archipel / texte d’Astrid Lindgren (Suède) ; illustrations de Kitty Crowther ; traduction du suédois par Alain Gnaedif (France)
L’école des loisirs
387 p. – 2022 . – 17€   ISBN 978-2-211-30717-8

Un homme et ses enfants débarquent sur une île de l’archipel de Stockholm. Ils viennent y passer l’été, dans une petite maison vieillotte et pleine de charme. Ces enfants sont au nombre de quatre : une fille, Malin, qui joue le rôle de maman pour toute la famille, et trois garçons, Johan, Niklas et Pelle. (Ce dernier – le plus petit – délicieusement fasciné par tous les animaux, aussi bien les guêpes que les lapins). On découvre leurs portraits sur les pages de garde, de même que ceux des adultes et des enfants qu’ils vont fréquenter sur l’île. Et avant tout, l’incroyable Tjowen, à coup sûr une descendante de Fifi ! C’est à elle et à son chien Bosco que revient l’honneur de la couverture. A noter qu’à côté des iliens plutôt sympathiques, apparaîtront au fil des pages quelques individus qui le sont nettement moins, comme un agent immobilier sans état d’âme et des candidats acheteurs sans scrupules !
On retrouve dans Les enfants de l’archipel ce qui fait le fondement de l’œuvre d’Astrid Lindgren : la confiance absolue et inébranlable témoignée aux enfants, un respect de leur parole, une attention à leur écoute. Il n’empêche que ce roman occupe une place à part dans son œuvre. Par sa longueur, mais aussi par le parti-pris réaliste de son traitement, loin de la fantaisie et de l’imaginaire, privilégiés d’habitude par la grande autrice. Cette singularité est sans doute à chercher dans les conditions de la naissance du livre. En effet, à l’origine ce fut une série télévisée en 13 épisodes. Astrid Lindgren en assura le scénario et le retravailla ensuite pour en faire un roman. Édité en Suède en 1964 – quasi 25 ans après la naissance de Fifi Brindacier – le voici enfin disponible en français. Rien d’étonnant à ce que l’école des loisirs le propose « hors collection », dans une présentation cartonnée et particulièrement soignée. C’est avec bonheur qu’on le découvre : même s’il décrit un monde révolu, il a gardé sa fraicheur en traversant le temps. Cette qualité fait certes partie du talent de l’autrice. Elle est redevable aussi à l’enthousiasme et à l’expérience du traducteur Alain Gnaedig. Mais avant tout peut-être, cette proximité est liée à l’immense travail accompli par Kitty Crowther. On rêve de découvrir un jour, dans une exposition, l’ensemble des originaux de ces illustrations – n’y en a-t-il pas une centaine ? – qui, de la couverture à la dernière page, nous rendent contemporains ces enfants de l’archipel ! (Maggy Rayet)