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Les monstres-valises

Les monstres-valises

La couverture est explicite : cet album est avant tout l’histoire d’une valise. Une de ces valises dodues semblables aux sacoches en cuir marron des médecins de campagne du siècle passé. Mais celle-ci – vu son contenu quand on la renverse - n’appartient de toute évidence pas à un disciple d’Esculape. Il n’empêche que Monsieur Lacourgette – professeur Lacourgette comme il se présente lui-même – semble capable de réaliser des expériences hors du commun...

Les monstres-valises / texte de Guillaume Lacotte (France) ; illustrations d’Amandine Pasque
Alice coll. Histoires comme ça
n.p. – 2022 . – 14,90€   ISBN 978-2-8742-6493-1

La couverture est explicite : cet album est avant tout l’histoire d’une valise. Une de ces valises dodues semblables aux sacoches en cuir marron des médecins de campagne du siècle passé. Mais celle-ci – vu son contenu quand on la renverse - n’appartient de toute évidence pas à un disciple d’Esculape. Il n’empêche que Monsieur Lacourgette – professeur Lacourgette comme il se présente lui-même – semble capable de réaliser des expériences hors du commun. Ce petit homme d’aspect jovial, chapeau melon, pantalon trop court et moustaches recourbées, a débarqué un beau matin sur la place du village où se tient le marché. Avec à la main… la fameuse valise ! Le résultat des expériences annoncées, vous en découvrirez quelques exemples dès les pages de garde. Car ce sont bien des monstres que ce Lacourgette réussit à fabriquer : un piraton laveur, une pinocchiotarie, un éléphanfare, un escargogre, un cachalocomotive… Ces créatures extraordinaires provoquent de la stupéfaction, c’est le moins qu’on puisse dire, mais comme chacune d’elles regagne sagement la valise après le spectacle, les villageois apprécient, s’amusent et en redemandent. Sauf que, comme chacun sait, il arrive que des créatures se retournent contre leur imprudent créateur et qu’à ce moment-là il vaut mieux ne pas se trouver dans les parages !
Point n’est besoin sans doute d’en dire plus : les noms des monstres du professeur Lacourgette s’obtiennent par la fusion de deux mots, de telle sorte que l’un des deux au moins y est tronqué. Ces mots-valises sont souvent présentés comme une invention, une de plus, de Lewis Carroll. (L’occasion de relire De l’autre côté du miroir !) Ici Guillaume Lacotte – qui est aussi ingénieur – joue avec les mots jusque dans le titre. Quant à Amandine Pasque (jeune illustratrice liégeoise qui a signé Quand je serai grand, je serai… chez la même éditrice) s’amuse, de toute évidence, à créer un univers « monstrueux » juxtaposant personnages humains et créatures fantastiques. (Maggy Rayet)