J’ai enlevé mamie / texte de Jérôme Poncin ; illustrations de Ian De Haes
Alice  coll. Deuzio
142 p. – 2022 . – 14€   ISBN 978-2-87426-491-7

Le domaine éditorial Jeunesse est riche d’albums et de romans basés sur la relation entre grands-parents et petits enfants. Dans certains de ces textes, grand-mère ou grand-père ont atteint un âge où leur mémoire leur joue des tours, où ils perdent un peu la tête et vivent dans un monde à part…. Le thème a produit des pépites. (On songe par exemple à Ma Mamie en Poévie de François David et Elis Wilk, l’album qui a véritablement lancé le travail « papier » de la jeune maison d’édition CotCotCot.)
Pour le traiter, Jérôme Poncin a choisi la forme romanesque et Ian De Haes le fusain et le noir et blanc ! La narratrice est une jeune demoiselle prénommée Lou. Ce prénom, il arrive que sa grand-mère l’oublie lorsqu’elle la reçoit en visite dans sa maison de retraite. Et pourtant, elle n’est pas si vieille que ça, cette grand-mère. Elle est même encore assez alerte, malgré ses problèmes de mémoire. Son grand souhait c’est de retrouver son cher mari Albert qui, dit-elle, a disparu. Ce souhait, sa petite fille va tenter de le réaliser en employant les grands moyens : un enlèvement, suivi de trois jours d’expédition. Train, voiture et marche à pied à travers le pays ! Bien entendu, la police va mettre fin à la quête, on le sait depuis le début puisque c’est à un inspecteur que la narratrice raconte leur « épopée ». Mais peut-être que pour Marie-Rose, la vieille dame, le but est atteint. En tous cas, la fin est optimiste.
Vous avez deviné que nous ne sommes pas dans un récit réaliste mais bien dans une sorte de conte moderne mâtiné de faits crédibles et d’épisodes rocambolesques. L’auteur est comédien et marionnettiste. Féru de littérature de Jeunesse, il évolue entre le livre et la scène. Il a joué dans La guerre des buissons, transposition au théâtre du célèbre roman de Joke Van Leeuwen Quand c’était la guerre et que je ne comprenais pas le monde. Il a cosigné la mise en scène de La classe des mammouths, une création collective qu’il a ensuite transposée en roman. Les deux titres avaient été publiés chez Alice Jeunesse.
On aura peut-être l’occasion de découvrir bientôt sur scène J’ai enlevé mamie, qui sait ? (Maggy Rayet)