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Nous, on n’aime pas les enfants !

Nous, on n’aime pas les enfants !

Qui donc ose affirmer ainsi sans vergogne qu’il n’aime pas les enfants ? En plus qu’ils sont trois, trois espèces de peluches velues et tout en rondeurs colorées grand teint. Leur aversion pour les moutards semble irrémédiable. Et de décrire en détails tous les défauts que rassemblent ces malheureux : ne se laissent pas attraper, sont pleurnichards, accrochés à leur mère, mal polis, difficiles à cuire, à mâcher, à digérer. Oui parce que pour ces boules de poils – bleue, jaune et gris foncé..

Nous, on n’aime pas les enfants ! / texte de Lucille Dubisy ; illustrations de Grégoire Mabire
Mijade
n.p. – 2022. – 13€   ISBN 978-2-8077-0177-9

Qui donc ose affirmer ainsi sans vergogne qu’il n’aime pas les enfants ? En plus qu’ils sont trois, trois espèces de peluches velues et tout en rondeurs colorées grand teint. Leur aversion pour les moutards semble irrémédiable. Et de décrire en détails tous les défauts que rassemblent ces malheureux : ne se laissent pas attraper, sont pleurnichards, accrochés à leur mère, mal polis, difficiles à cuire, à mâcher, à digérer. Oui parce que pour ces boules de poils – bleue, jaune et gris foncé – qui refusent absolument le statut de monstres, les enfants constituent une nourriture quotidienne. Enfin c’était le cas jusqu’à présent car ça risque de changer…

L’autrice est une (presque) nouvelle venue dans l’album Jeunesse. Titulaire d’un master en sciences de l’éducation, et travaillant avec des publics fragilisés, elle écrit des histoires dans lesquelles « reviennent souvent les thèmes de la différence et de la peur de l’autre/de l’inconnu ». C’est ainsi qu’est né sans doute son premier album publié chez Mijade (avec des dessins de Emma de Woot)  Qui a peur de Lulu Boursouflu. Il est aussi question de peur et de différence dans Nous, on n’aime pas les enfants.
Parler de manger les enfants fait encore parfois peur à certains adultes. C’est donc l’occasion de retourner ici à ce que le grand Tomi Ungerer disait des livres qui font peur, où le « c’est pour du faux » permet de prendre distance par rapport au « c’est pour du vrai » de la vie réelle. D’autant plus quand l’humour est de la partie…. (Maggy Rayet)