Frankie quel cinéma ! / Texte de Marie Chartres ; illustrations de Jean-Luc Englebert
L’école des loisirs, coll. Neuf
204 p. – 2022 . – 12,50€   ISBN 978-2-211-31801-3

Frankie quel cinéma ! c’est le récit d’une journée d’anniversaire. Le sujet est très prisé en littérature Jeunesse. Mais cette journée-ci ne ressemble à aucune autre. Dès la couverture, signée par un Jean-Luc Englebert parfaitement complice, vous découvrez Frankie, ses lunettes de myope et son indomptable chevelure blonde. Et à côté d’elle, sa tante Paulie, une dame pleine de fantaisie et jamais à court d’idées. Comme Paulie adore sa nièce, elle la comble de présents. Mais jusqu’à présent le seul d’entre eux qui ait fait mouche, est un écran de télévision accompagné d’un lecteur vidéo et d’une cinquantaine de films anciens – drôles, tristes, émouvants, mystérieux – qui ont fait naître chez la demoiselle la passion du cinéma. Le cadeau de cette année, celle des dix ans de Frankie, s’inspire de cette passion. Mais on ne vous dira pas ici en quoi il consiste. On ne vous racontera pas cette journée tumultueuse. On ajoutera juste que le récit aurait pu se construire à la première personne, Frankie se confiant par exemple à son journal, mais que Marie Chartres a eu la bonne idée de le déléguer à Monsieur Gustave et Monsieur Alphonse, les deux majordomes de la maison. (Précisons que la tante Paulie mène un train de vie plus que confortable.) Comme il se doit, ces deux gentlemen gardent imperturbablement leur sang-froid. A peine si leurs commentaires se teintent parfois d’un humour discret et pince sans rire. Même les pires catastrophes (la journée en connaîtra quelques-unes) sont décrites avec le flegme légendaire que l’on attend d’un bon majordome.
Frankie quel cinéma ! est un roman drôle et chaleureux où s’enchainent rebondissements et péripéties, un roman qui égratigne au passage avec bonne humeur quelques travers de notre société dite de consommation. Mais en plus – et là on lève un coin du voile – c’est une sorte de déclaration d’amour au 7è art. Et comme à notre époque le multimédia est devenu pratique courante, peut-être – et ce serait mérité – retrouverons nous un jour Frankie et sa tante sur le grand écran. (Maggy Rayet)