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Jan le petit peintre

Jan le petit peintre

Un jeune enfant placé en apprentissage chez un peintre célèbre ! Sommes-nous invités à suivre le parcours d’un futur grand artiste ? Si l’on en juge par les décors, nous avons remonté le temps jusqu’au moyen âge. Et si l’on s’attarde un instant sur le prénom du jeune enfant (annoncé dès le titre de l’album) on se dit que peut-être ce sont là les premiers pas dans le métier de celui qui signa avec son frère le retable de l’Agneau mystique. Mais non, au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire, il devient évident que – même s’il rêve de gloire – le petit Jan est un personnage de fiction. Son espiègle créateur s’amuse tout simplement à nous éclairer sur les tâches imparties à un apprenti peintre. Ce qui n’empêche pas, il est vrai, l’un ou l’autre clin d’œil à Jan Van Eyck...

Jan le petit peintre / Jean-Luc Englebert
Pastel, l’école des loisirs
n.p. – 2022 . -  13€   ISBN 978-2-211-43453-0

Un jeune enfant placé en apprentissage chez un peintre célèbre ! Sommes-nous invités à suivre le parcours d’un futur grand artiste ? Si l’on en juge par les décors, nous avons remonté le temps jusqu’au moyen âge. Et si l’on s’attarde un instant sur le prénom du jeune enfant (annoncé dès le titre de l’album) on se dit que peut-être ce sont là les premiers pas dans le métier de celui qui signa avec son frère le retable de l’Agneau mystique. Mais non, au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire, il devient évident que – même s’il rêve de gloire – le petit Jan est un personnage de fiction. Son espiègle créateur s’amuse tout simplement à nous éclairer sur les tâches imparties à un apprenti peintre. Ce qui n’empêche pas, il est vrai, l’un ou l’autre clin d’œil à Jan Van Eyck. (À commencer par cet exergue remerciant pour ses conseils bienveillants la spécialiste Laure Mortiaux qui restaura… l’Agneau mystique !)
Pour l’instant le petit Jan, encore tout au début de sa formation, doit se contenter de rangements et de nettoyages, après avoir récolté au Marché aux poissons, les restes qui serviront à fabriquer de la colle pour les panneaux de bois. Mais il ne se prive pas d’observer le travail des autres : broyer les pigments, les mélanger à l’huile de lin, préparer les pinceaux. Et comme il est passionné par son futur métier, il lui arrive même, quand tout le monde est parti, d’imiter les gestes du Maître.
Mais au fond qui est-il ce Maître aux multiples apprentis ? Le tableau qu’il vient de commencer, ne ressemble-t-il pas furieusement à une toile hyperconnue, Les époux Arnolfini ? Mais non – nouveau clin d’œil – la robe de la jeune mariée était verte et celle-ci est bleue. Et c’est d’ailleurs grâce la couleur de cette robe que l’histoire va se corser. Tout se précipite : le pigment bleu vient à manquer, les apprentis sont tous mandatés pour en trouver, le petit Jan est sommé d’aider le Maître… La fin de cette course entraine le lecteur dans la fantaisie. Mais on garde en mémoire l’image d’un petit Jan, pareil à l’apprenti sorcier de Fantasia, se battant contre le flot de couleur bleue qui déborde de son seau, qui dégringole de l’établi et qui recouvre peu à peu tout le sol de l’atelier.  (Maggy Rayet)