Là-bas, au loin / Virginie Bergeret (France)
Esperluète coll. Accordéons
n.p. – 2016 . – 15 €   ISBN  978-2-35984-068-1

Esperluète Editions apprécie les livres accordéons. N’est-elle pas la seule maison à leur consacrer une collection au sein de son catalogue ? Si mes souvenirs sont bons, le point de départ de cette dernière fut, en 1999, le célèbre Rue de Praetere de Geneviève Casterman. Plus près de nous, on songe à Un thé aux nuages de Stefan Ebner, Sans début ni fin de Anne Herbauts, Voyage d’hiver de Anne Brouillard et tant d’autres réussites ! Voici le premier travail d’auteur illustrateur d’une jeune française née « entre les Pyrénées occidentales et l’Océan Atlantique ». Le leporello se déplie verticalement. Sa colonne vertébrale est une route jaune sinueuse de part et d’autre de laquelle défilent le paysage, les bois, les champs… et la ferme. Une ferme petite sur laquelle travaillent grands-parents, père, mère, leurs deux filles –qui ne songent encore qu’à construire des cabanes – l’oncle et le cousin. Sur certaines pages, le texte est présent : en petits caractères, discrètement poétique, il raconte, il décrit, il explique. Sans être nécessairement autobiographique, c’est manifestement le pays de naissance qui a inspiré les lieux et les paysages de cette histoire d’exil et de mémoire. Virginie Bergeret ne nous dit pas pourquoi, à un moment, les parents se laissent tenter par un travail « loin, très loin ». Mais on devine bien que les temps sont durs et que l’époque n’est déjà plus à la petite exploitation familiale. Le temps passe. Les grands parents finissent par mourir. Les parents se fixent définitivement loin de la montagne, « au delà de l’Océan ». Mais tout à la fin – on songe à Demain, le si beau film de Cyril Dion et Mélanie Laurent – l’une des filles annonce son retour. « Elle veut reconstruire la cabane de son enfance et cultiver la terre de ses Grands-Parents ». (Maggy Rayet)