|

Le banc au milieu du monde

Le banc au milieu du monde

De bank, titre de l'édition originale, était laconique. Celui de la traduction française reprend les mots du narrateur qui, jour après jour, s'était assis sur le même banc public : « Personne ne le sait mais, ce banc, c'est le centre du monde ». Il en était ainsi depuis qu'il avait fini par accepter la mort de sa mère...

Le banc au milieu du monde / Texte de Paul Verrept ; illustrations d’Ingrid Godon ; traduit du néerlandais par Emmanuèle Sandron
Alice ; coll. Le Chapelier Fou
n.p. – 2018 . – 12 €   ISBN 978-2-87426-375-0

De bank, titre de l'édition originale, était laconique. Celui de la traduction française reprend les mots du narrateur qui, jour après jour, s'était assis sur le même banc public : « Personne ne le sait mais, ce banc, c'est le centre du monde ». Il en était ainsi depuis qu'il avait fini par accepter la mort de sa mère. Son père – quant à lui – était mort depuis bien longtemps. Sur ce banc, il avait réfléchi. Il avait observé et écouté les passants. Parfois même certains d'entre eux s'étaient installés à côté de lui. Les années avaient passé. A un moment il s'était même dit qu'il y avait peut-être quelqu'un ou quelque chose « qui m'attendait quelque part ». Est ce que ce quelqu'un se prénomme Anne, la personne à qui il se met à écrire sans véritablement espérer être entendu? Des lettres qu'il avoue même ne pas envoyer?
Paul Verrept est écrivain, graphiste, éditeur. Illustrateur aussi. Et pourtant les images qui accompagnent son récit, ce n'est pas lui qui les signe. C'est en quelque sorte une complice. Et ce n'est pas la première fois que leurs signatures se retrouvent côte à côte. Les images d’Ingrid Godon – pastel gras, crayons de couleur et peinture? – n'illustrent pas les mots. Elles les accompagnent, exprimant des sentiments, des ambiances, des impressions, là où les mots se taisent. Elles disent aussi le temps qui passe.
Le banc au milieu du monde est un livre rare, dans lequel on progresse petit à petit, avec des haltes et des retours en arrière. La collection Le chapelier fou – qui n'en est pas à sa première trouvaille – s'adresse en principe aux lecteurs de plus de 16 ans. Ceux que l'on a coutume d'appeler «  les jeunes adultes ». On pourrait tout aussi bien dire « adultes » tout court. Pourquoi les grands ados ne liraient-ils pas des livres de littérature générale? (Maggy Rayet)