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Je m’appelle Maryam

Je m’appelle Maryam

Depuis que ses parents ont dû quitter le pays là-bas où elle est née pour s’installer ici, Maryam ne joue pas, ne parle pas, ne mange pas. Les valises étaient trop remplies : pas de place pour ses poupées et ses peluches. Elle ne sait pas quelle langue choisir : celle parlée ici à l’école ou celle qu’elle utilise à la maison. Les mots dans les deux langues se bousculent dans sa tête...

Je m’appelle Maryam / Texte de Maryam Madjidi (France/origine iranienne) ; illustrations de Claude K. Dubois
L’école des loisirs coll. Mouche
n.p. – 2019 . – 6,50 €   ISBN 978- 2-211-30366-8

Depuis que ses parents ont dû quitter le pays là-bas où elle est née pour s’installer ici, Maryam ne joue pas, ne parle pas, ne mange pas. Les valises étaient trop remplies : pas de place pour ses poupées et ses peluches. Elle ne sait pas quelle langue choisir : celle parlée ici à l’école ou celle qu’elle utilise à la maison. Les mots dans les deux langues se bousculent dans sa tête. Tous les plats inconnus que l’on sert à la cantine  n’ont rien à voir avec les délicieux repas  de sa grand-mère et de sa mère. Elle doit tout réapprendre et abandonner le désarroi dans lequel elle est pour se construire une nouvelle vie. Un jour, pendant la récréation, une petite fille lui demande comment elle s'appelle. En acceptant de lui répondre, Maryam se nomme et elle se réapproprie son identité. Elle existe à nouveau et se remet progressivement à jouer, à parler et à manger.
Déjà primée en 2017 (Prix Goncourt premier roman), Maryam Madjidi a quitté l’Iran quand elle avait 6 ans.  Elle relate cette expérience dans ce petit roman à destination des jeunes lecteurs. Ses phrases sont simples, justes et accessibles. Tout est dit sobrement et pourtant, son histoire percute avec force les représentations parfois élémentaires qu’inspire la problématique de la migration et de l’adaptation à un nouvel environnement.
Pour parler au-delà des mots, les illustrations crayonnées gris/pastel et aquarelle de Claude K. Dubois traduisent ces émotions : joie, tristesse, tendresse, sensibilité et surtout espoir. Des liens se créent et trois visages souriants ponctuent le roman.     (Nathalie Bouillot)