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Ora et le feu

Ora et le feu

C’est la nuit et tout est bleu. Le sol est comme pailleté d’étoiles. À gauche un sapin tout blanc suggère que c’est l’hiver. Ce que confirme le monticule de neige que l’on découvre à droite sur la page suivante. On dirait qu’il est vivant ce monticule. Il s’en échappe une sorte de longue trompe, rose et très fine. Cette trompe appartient à une petite personne, toute menue, aux cheveux et aux yeux noirs...

Ora et le feu / Texte de Pierre Bertels ; illustrations de Lia Bertels
La poule qui pond
n.p. – 2020 ; - 9,50€   ISBN 978-10-93853-64-2

C’est la nuit et tout est bleu. Le sol est comme pailleté d’étoiles. À gauche un sapin tout blanc suggère que c’est l’hiver. Ce que confirme le monticule de neige que l’on découvre à droite sur la page suivante. On dirait qu’il est vivant ce monticule. Il s’en échappe une sorte de longue trompe, rose et très fine. Cette trompe appartient à une petite personne, toute menue, aux cheveux et aux yeux noirs. On nous dit qu’elle se nomme Ora et qu’elle est une enfant de la forêt. À peine sortie de son cocon, Ora s’empresse de rassembler des brindilles. On sait depuis la couverture qu’un feu ne va pas tarder à apporter chaleur et lumière. Mais ce qu’on ne sait pas encore c’est que bientôt Ora ne sera plus seule…
Il arrive de plus en plus souvent que des albums inspirent les réalisateurs de films d’animation. Dans ce cas-ci c’est l’inverse : c’est un film qui a favorisé l’édition de cet album. Léa Bertels a étudié le cinéma d’animation à L’école nationale des arts visuels de La Cambre. En 2020 elle a présenté Ora et le feu au prestigieux Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Et son film y a reçu le « coup de cœur de l’illustration ». Ce qui lui a valu d’être publié : un tout carton délicieusement poétique qui a réussi à conserver l’esprit de l’image animée. Il n’y a pas que l’illustration qui y est remarquable. Le texte aussi est parfait, construit avec peu de mots, chacun d’eux soigneusement choisi : « Ses pas craquent sur la neige comme de la meringue croquée, et elle ne s’intéresse qu’au bois qui sent bon la résine ».
Un album qui invite au chuchotement avant de se laisser emporter par le sommeil. (Maggy Rayet)