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Dans le carnet noir d’Ursula

Dans le carnet noir d’Ursula

Ce matin-là, quand elle s’éveille avant l’aube dans sa chambre d’internat, Chloé – la jeune narratrice de ce court roman – constate que le lit d’Ursula, sa colocataire, est vide. Les draps ne sont même pas froissés. Ursula a bel et bien disparu. Le trou dans la clôture qui entoure la propriété incite à penser à une fugue. Branle-bas au sein de l’Institution...

Dans le carnet noir d’Ursula / Thierry Robberecht
Oskar
96 p. – 2021 . – 9,95€   ISBN 978-1- 0214-0745-9

Ce matin-là, quand elle s’éveille avant l’aube dans sa chambre d’internat, Chloé – la jeune narratrice de ce court roman – constate que le lit d’Ursula, sa colocataire, est vide. Les draps ne sont même pas froissés. Ursula a bel et bien disparu. Le trou dans la clôture qui entoure la propriété incite à penser à une fugue. Branle-bas au sein de l’Institution. En fouillant dans les affaires de la jeune fille – qui est aussi sa meilleure amie – Chloé découvre un carnet – le carnet noir du titre – qui contient un journal intime écrit quelques mois auparavant. Un journal contenant des allusions à une personne qui n’est pas nommée mais pour laquelle la présumée fugueuse semble éprouver une solide aversion. Chloé décide alors de partir à la recherche de son amie…
Dans un premier temps, un certain nombre d’éléments, comme ce récit en « Je » et ce recours au procédé du « journal » nous donnent l’impression d’entrer dans un roman réaliste de la veine du roman-miroir. Mais très vite, il devient clair – le noir et blanc de la couverture le suggère d’ailleurs – que l’auteur nous entraine dans un autre registre. Rythme, tension, suspense, voire épisodes rocambolesques : tout nous conforte dans l’idée que nous sommes dans un polar. Ce qui n’est guère étonnant si l’on se rappelle que le polar est un genre que Thierry Robberecht – par ailleurs scénariste de BD et illustrateur – affectionne. En poursuivant la lecture, on a parfois l’impression que l’auteur s’est senti un peu à l’étroit dans la petite centaine de pages qu’il s’est (ou qu’on lui a) allouée. On regrette que certaines pistes narratives soient abandonnées en chemin, que certains personnages soient esquissés sans acquérir de véritable consistance. Mais l’ensemble est bien ficelé et jusqu’à la dernière page, c’est à petite dose que le mystère se craquèle et que l’horizon s’éclaircit. Car bien entendu, la fin est heureuse comme il est de tradition en littérature Jeunesse. (Maggy Rayet)