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Les lundis de Camille

Les lundis de Camille

« Je m’appelle Camille et ce que je n’aime pas dans la vie, c’est les lundis et M. Bourgon ». Ce sont les premiers mots de l’album. Sur la même page, M. Bourgon en personne, fait face à sa classe. Car vous l’aurez deviné, l’homme est instituteur. C’est vrai qu’il n’a pas l’air amène, et que, à une lettre près, son nom lui va comme un gant. Pour dire vrai, il n’est pas vraiment méchant cet instituteur...

Les lundis de Camille / Sara Gréselle
Versant Sud
n.p. – 2022 . – 14,90€   ISBN 978-2-930938-58-5

« Je m’appelle Camille et ce que je n’aime pas dans la vie, c’est les lundis et M. Bourgon ». Ce sont les premiers mots de l’album. Sur la même page, M. Bourgon en personne, fait face à sa classe. Car vous l’aurez deviné, l’homme est instituteur. C’est vrai qu’il n’a pas l’air amène, et que, à une lettre près, son nom lui va comme un gant. Pour dire vrai, il n’est pas vraiment méchant cet instituteur. Juste bourru, brusque et borné. Mais très borné très brusque et très bourru. À tel point que notre Camille en a une peur bleue. Elle qui sait faire plein de choses et ne s’en prive pas dès que le week-end se pointe, perd tous ses moyens – y compris la parole – lorsqu’elle est en classe. Mais un jour, alors qu’elle éclate en sanglots sonores dans la cour de récréation, la professeur de musique (reconnaissable à ses lunettes en forme de cœur) remarque sa jolie voix de soprano…

En 2019, on avait fait la connaissance de Sara Gréselle grâce à Esperluète. Elle illustrait Princesse Bryone, un texte de Ludovic Flamant. L’année suivante, elle signait Roquet’roll, une plaquette désopilante, en images et onomatopées, publiée par la Fédération Wallonie-Bruxelles à l’occasion de la Fureur de Lire. Et en 2021, dans l’album Bastien, ours de la nuit chez Versant Sud, ses images répondaient là aussi aux mots de Ludovic Flamant.
On est frappé par la capacité de cette artiste à capter des attitudes et des expressions et à faire évoluer des personnages sur la feuille blanche. Comme si cette feuille était une scène de théâtre. Ce qui nous ramène à sa formation où le théâtre tient une grande place. Car cette française qui vit et travaille à Bruxelles, a été comédienne et marionnettiste avant d’être dessinatrice, illustratrice et même auteure illustratrice. Ses techniques favorites ? Le crayon – comme ici dans Les lundis de Camille – et parfois le collage et le monotype.
En tous cas, on s’attache à cette petite Camille à la voix de soprano… (Maggy Rayet)