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Le cri de la girafe – L'oreille de mer

Le cri de la girafe – L'oreille de mer

C'est un travail insolite que nous font découvrir ici les Editions Lansman. Son point de départ est une volonté de l'auteur d'explorer « comment la matière sonore peut devenir matériau théâtral »...

Le cri de la girafe – L'oreille de mer / Martin Bellemare (Canada)
Lansman ; coll. Théâtre à Vif
78 p. – 2017 . – 13 €   ISBN 979-8071-0138-8

C'est un travail insolite que nous font découvrir ici les Editions Lansman. Son point de départ est une volonté de l'auteur d'explorer « comment la matière sonore peut devenir matériau théâtral ». Une bonne part de notre vie étant, à son avis, axée sur la vue, il a souhaité solliciter « spécialement et théâtralement » l'ouïe. Il en résulte deux pièces très courtes qui peuvent se répondre mais qui restent néanmoins autonomes, tout en mettant en scène les mêmes personnages. Comme on pouvait s'y attendre, il y est question de bruit et de silence, de ce qu'on entend et de ce qu'on n'entend pas. Dans Le cri de la girafe – que l'on finit par percevoir tout à la fin – le personnage central est une petite Emma qui avale les bruits par la bouche et par les oreilles : « les bruits descendent dans mon cou dans mon corps jusque dans mon ventre ». Quant à L'oreille de mer, elle est constituée de scènes très brèves entrecoupées par un bruit, toujours le même, remplaçant – dixit l'auteur – le « noir » habituel des changements de tableaux. L'auteur vient au secours de ceux et celles que cette lecture aurait déconcertés : pour lui, « ces textes portent avant tout sur la conscience de soi et la conscience des autres ». (Maggy Rayet)