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La poupée barbue

La poupée barbue

Dans un texte précédent – À la guerre comme à la Game Boy – l'auteur donnait la parole à un enfant-soldat, surnommé Boy Killer. Le propos était situé dans un pays non précisé d'Afrique où une guerre civile venait d'opposer les Mounguélé-nguélés aux Kimbilili...

La poupée barbue / Edouard Elvis Bvouma (Cameroun)

Lansman coll. Théâtre à vif

56 p. – 2018 . – 12 €   ISBN 978-2-8071-0181-4

Dans un texte précédent – À la guerre comme à la Game Boy – l'auteur donnait la parole à un enfant-soldat, surnommé Boy Killer. Le propos était situé dans un pays non précisé d'Afrique où une guerre civile venait d'opposer les Mounguélé-nguélés aux Kimbilili. Boy Killer, seul avec sa kalache, racontait sa vie à une fille silencieuse étendue dans l'herbe. Ce n'est qu'après cette publication que l'auteur a estimé indispensable de donner la parole à la jeune fille restée muette. Même si les deux textes se répondent, La poupée barbue n'a donc pas été pensé comme le second volet d'un diptyque. Le monologue de Boy Killer s'achevait sur le projet de rejoindre un camp de réfugiés. La poupée barbue commence alors que la petite fille – elle se prénomme Benedicta mais se fait appeler Beretta – vient de s'enfuir de ce camp et cherche à retrouver Boy Killer. Quand elle le trouve, il est étendu sur le sol et semble dormir. Bien avant de retrouver sa trace, elle aura commencé à raconter sa guerre. "Un récit à hauteur d'enfant, avec son corps martyrisé et ses mots tour à tour guerriers et naïfs, plein de cris, de haine, de peur, d'amour et d'espoir aussi", écrit Pascal Paradou - au nom de Radio France Internationale qui co-édite le texte - dans une préface titrée La destruction de l'enfance, une honte universelle. Boy Killer se réveille à la fin des confidences de Beretta. Les derniers mots de la petite fille, Edouard Elvis Bvouma, les a voulu tournés vers un futur moins noir : "Maintenant qu'on est seuls au monde, on fait quoi?" (Maggy Rayet)