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Les glaces aux coquelicots

Les glaces aux coquelicots

Avant le smartphone, il n’y a pas si longtemps, on comptait sur la mémoire pour fixer les souvenirs de vacances. Quand on avait la chance de partir en famille, parents et enfants engrangeaient images et repères : silhouette d’une maison, fraicheur d’une rivière, couleurs d’un bout de jardin....

Les glaces aux coquelicots / texte de Gérard Goldman (France) ; illustrations de Geneviève Casterman
Pastel, l’école des loisirs
n.p. – 2021 . – 12,50€   ISBN 978-2-211-30755-0

Avant le smartphone, il n’y a pas si longtemps, on comptait sur la mémoire pour fixer les souvenirs de vacances. Quand on avait la chance de partir en famille, parents et enfants engrangeaient images et repères : silhouette d’une maison, fraicheur d’une rivière, couleurs d’un bout de jardin. Sans se rendre compte que le temps et l’imagination allaient passer par là, modifiant la réalité. À tel point que plus tard – chacun ayant grandi et vieilli – toute tentative de partage des souvenirs serait source de discussions et/ou de fou-rires.
C’est une telle confrontation qui est racontée ici à travers les yeux d’une petite fille. Pour faire une surprise à ses propres parents, Papa emmène la famille dans sa petite auto rouge coquelicot vers l’endroit où, quand il était petit, « on mangeait des moules à la framboise et des glaces aux coquelicots ». Ce n’est pas ici dit le grand père qui les emmène ailleurs. Ce n’est pas ici dit à alors la grand-mère qui, à son tour, les emmène ailleurs… Pour la petite fille ces tâtonnements représentent beaucoup de kilomètres – « des millions » – mais aussi plein de souvenirs à écouter et à conserver au chaud pour plus tard!

Geneviève Casterman est avant tout auteure illustratrice. D’habitude ce sont donc ses propres histoires qu’elle illustre. Mais peu importe que ce soit elle qui, appréciant le scénario, a eu envie de l’illustrer ou si c’est Odile Josselin, l’éditrice de Pastel, qui lisant le texte de Gerard Goldman a pensé d’emblée à elle. Car la rencontre est une réussite. On retrouve dans ces dessins, sa subtilité habituelle, sa capacité à croquer la vie quotidienne, juste assez de nostalgie dans l’évocation des souvenirs. Sans compter des doubles pages qui fourmillent de détails. Et même, en catimini, la réalité d’aujourd’hui intégrée dans une scène du passé. (Maggy Rayet)