Mille arbres / Texte de Caroline Lamarche ; illustrations d’Aurélia Deschamps
CotCotCot éditions ; coll. Combats
80 p. – 2022 . – 13,50€   ISBN 978-2-930941-26-4

Mille arbres ! Il paraît qu’au cours de sa vie, Mariette la grand-mère de François, a planté et élagué plus de mille arbres. Mais quand l’histoire commence, c’est avant tout le tilleul, trônant au fond de son jardin, qui retient l’attention du lecteur. Cet arbre-là est un ancêtre vieux de plus de 250 ans. De ses branches, la vue sur la vallée devrait, en toute logique, rester imprenable. Et pourtant, si les projets officiels se réalisent, une autoroute ne va pas tarder à défigurer le paysage. Dans la région, la lutte s’organise. Mais la partie est loin d’être gagnée. Sauf qu’une idée originale va peut-être renverser la situation. Cette idée, ce sont deux enfants qui vont s’en emparer et la mettre en œuvre. Car François et son amie Diane ne manquent pas d’énergie et sont drôlement audacieux.
Caroline Lamarche est une « grande plume » de la littérature belge francophone. Mais jusqu’à présent, elle était hélas peu présente dans le domaine éditorial Jeunesse. L’accueil chaleureux reçu par Mille arbres l’incitera peut-être à nous offrir d’autres pépites. Cette pépite ici est riche aussi du talent d’Aurelia Deschamps. Une illustratrice qui aime à rappeler qu’illustrer ne signifie pas redire avec des images ce qu’un texte dit avec des mots. Mais bien de jeter un autre regard, d’attirer l’attention sur un détail, de faire un pas de côté…
En tous cas, avec Mille arbres, la nouvelle collection imaginée par CotCotCot éditions, ne pouvait rêver meilleur lancement. Les livres de cette collection – Combats – sont divisés en deux parties bien distinctes : une fiction suivie d’une postface documentaire (focus ici sur les fameuses ZAD ces Zones d’Aménagement Différés, rapidement transformées dans le vocabulaire des « combats » en Zones À Défendre). Ici, alors que la fiction semble parler prioritairement à de jeunes adultes, le texte documentaire semble écrit à l’intention d’un lectorat adulte. Voici donc un livre propice à la discussion intergénérationnelle. Et avant tout un livre qui reconnait que non seulement les jeunes ont leur mot à dire dans les questions de société – l’aménagement du territoire en est un, oh combien essentiel – mais que souvent leurs idées, leurs initiatives et leur sens de l’organisation, les rendent capables d’œuvrer  en première ligne. (Maggy Rayet)