Coup de foudre / Nicolas Ancion
Mijade
126 p. – 2023 . -  8,50€ . - ISBN : 978-2-87423-177-3

Léo est un jeune homme de 14 ans diagnostiqué obèse par son médecin, qui l’exhorte à pratiquer un sport afin d’éviter des soucis de santé. La mort dans l’âme, le jeune héros décide de se lancer dans la course à pied, motivé par le nouveau cadeau de son parrain : un téléphone portable dernier cri qui rendra supportable le jogging en écoutant sa musique préférée.

Un jour, lors de son entraînement matinal, Léo doit changer d’itinéraire à cause d’une route barrée et d’un gros orage. Il se réfugie dans une chapelle où il est frappé par la foudre et perd connaissance. Il se réveille au même endroit, non loin de la ville de Liège, mais au Moyen Âge et ne prend pas tout de suite conscience du changement d’époque.

Dans un premier temps, il imagine se trouver dans un village reconstitué à l’ancienne où les habitants à moitié nus sont authentiquement terrifiés par son appareil dentaire et son tee-shirt arborant une tête de mort. Ces 2 détails ajoutés à son surpoids font de lui un envoyé du Malin venu jeter un mauvais sort ou une maladie inconnue aux yeux des villageois.

Léo tente de se faire comprendre malgré la barrière de la langue et son incompréhension vis-à-vis de la peur qu’il suscite ; il prend peu à peu conscience de l’époque dans laquelle il est tombé quand il constate que le village où il a grandi a disparu en quelques heures et que les paysages ont été profondément modifiés. Sa seule préoccupation est alors de se sortir de ce pétrin en assurant ses arrières face à une hostilité généralisée.

À travers Coup de foudre, Nicolas Ancion nous livre un récit fantastique court et loufoque où le protagoniste est un héros davantage pour sauver sa peau que pour obtenir les honneurs de la gloire. Il nous offre avec un style direct et efficace un regard cynique sur le passé via la modernité dont Léo est pétri, ce qui nous donne à lire quelques scènes drôles et piquantes.

« Ses yeux étaient aussi ronds que les naseaux d’un bœuf. Il ne comprenait rien de ce que je lui disais. Je commençais à avoir l’habitude. Je pensais que ce qui leur ferait vraiment du bien, à cette bande d’illuminés, ce serait de voir la réalité en face et d’accepter que les anges et les démons n’existent pas plus que saint Nicolas et les cloches de Pâques. »  (Séverine Radoux)