|

Histoire de la ville endormie

Histoire de la ville endormie

C’est le grand hiver, les enfants du village sortent en secret pendant la nuit. Ils marchent des kilomètres et n’ont peur de rien. C’est le bon moment pour retourner là où leurs parents leur ont dit qu’il était trop dangereux de retourner, là où la ville de Cristobal a été inondée il y a des années. Lors de ce déluge, tous les être vivants qui n’ont pas fui ont disparu, seuls les habitants qui se sont réfugiés sur la haute butte ont survécu...

Histoire de la ville endormie / texte de Marie Chartres ; illustrations de Junko Nakamura
L’école des loisirs ; coll. Mouche
53 p. – 2023 . - 11€   ISBN 978-2-2113-2106-8

C’est le grand hiver, les enfants du village sortent en secret pendant la nuit. Ils marchent des kilomètres et n’ont peur de rien. C’est le bon moment pour retourner là où leurs parents leur ont dit qu’il était trop dangereux de retourner, là où la ville de Cristobal a été inondée il y a des années. Lors de ce déluge, tous les être vivants qui n’ont pas fui ont disparu, seuls les habitants qui se sont réfugiés sur la haute butte ont survécu.

Depuis ce jour, les parents, les enfants et les tout-petits sont devenus muets. Il n’y avait plus de mots à prononcer après cette catastrophe. Mais les enfants en ont marre aujourd’hui, ils décident de retrouver le village englouti sous la glace pour le délivrer. Il faut bien faire quelque chose, puisque les parents ont renoncé à retrouver la parole. Les enfants arriveront-ils à retrouver le chemin vers les mots et à aider leurs parents à affronter le passé pour se réconcilier avec lui et aller de l’avant ?

À l’heure où le réchauffement climatique ne fait plus aucun doute, l’histoire de Marie Chartres a un écho particulier. Elle insuffle l’espoir de trouver une solution face aux défis de demain en nous donnant à lire l’histoire d’une ville engloutie sauvée par des enfants. Leur détermination est mise en valeur de façon touchante, faisant songer à la citation communément attribuée à Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». Les illustrations de Junko Nakamura mettent en valeur l’urgence de la situation avec les habits rouges des enfants aux contours diffus évoluant dans des paysages froids et hostiles, là où l’eau a tout recouvert de son immensité, là où tout nous dépasse. (Séverine Radoux)