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Flocon

Flocon

On les rencontre broutant l’herbe de nos campagnes ou dans la requête répétée du Petit Prince à l’aviateur. Leur laine nous réchauffe en hiver. Ils communiquent par bêlements et se déplacent en troupeau, parfois sous la surveillance d’un chien berger. La sagesse populaire les dit doux. Ils peuplent aussi les nuits des insomniaques qui les comptent jusqu’à trouver le repos réparateur. Ainsi, « dans le ciel, poussés par un vent léger, les nuages dorment. Si on les observe bien, on remarque qu’ils ressemblent à des moutons »...

Flocon / texte de Dominique Descamps ; illustrations de Cécile Deglain
L’initiale     ; collection L’agréable
Np . – 2023 . - 16€   ISBN 978-2-9176-3777-7

On les rencontre broutant l’herbe de nos campagnes ou dans la requête répétée du Petit Prince à l’aviateur. Leur laine nous réchauffe en hiver. Ils communiquent par bêlements et se déplacent en troupeau, parfois sous la surveillance d’un chien berger. La sagesse populaire les dit doux. Ils peuplent aussi les nuits des insomniaques qui les comptent jusqu’à trouver le repos réparateur. Ainsi, « dans le ciel, poussés par un vent léger, les nuages dorment. Si on les observe bien, on remarque qu’ils ressemblent à des moutons ». Pendant la journée, ces ruminants célestes se reposent, rêvent de leur travail et, la nuit poignant, ils s’échauffent patiemment.

« Sauter, sauter, sauter, re-sauter c’est monotone à la fin, se dit Flocon, en bout de file, en attendant de prendre son élan. J’aimerais faire autre chose. Toutes les nuits, c’est pareil. » Pas si docile que ça, notre petit mouton qui décide un soir de quitter ses congénères et découvrir ce qui se passe dans le monde d’en bas. Sa chute l’amène chez Élisa, une petite fille cherchant désespérément le sommeil. Flocon, qui ne peut retourner en haut avant la nuit suivante, se montre ingénieux et trouve un autre stratagème pour endormir la fillette. Se tisse alors, histoire après histoire, une relation amicale scintillante entre ces deux êtres. Mais la disparition de Flocon ne va-t-elle pas perturber l’équilibre du troupeau cosmique ? Et comment Élisa et ses amis vont-ils parvenir à apaiser les esprits tourmentés ? Les enfants possèdent-ils également le pouvoir de tranquilliser et d’endormir les moutons ? C’est en tournant les pages de Flocon que les réponses apparaîtront, telles des étoiles dans un ciel obscur.

Le duo Dominique Descamps et Cécile Deglain a réalisé un album original. Dans ses illustrations, d’abord, car le style de Deglain s’avère difficile à définir. Chaque double page forme un tableau, qui semble peint. Certains éléments paraissent collés, d’autres crayonnés, d’autres encore pastellisés. Peut-être que toutes ces techniques sont convoquées, ou peut-être pas, peu importe, l’ensemble se révélant à la fois éclectique et parfaitement homogène. Se plonger dans les « toiles illustrées » de Degain est un exercice aussi fascinant que s’amuser à découvrir des formes, des créatures, des objets dans les nuages, les plans se chevauchant parfois. Dans son texte, ensuite : l’histoire inventée par Descamps renverse les perspectives et décloisonne les univers. Dans une langue simple, la narration se déroule aussi fluidement qu’une chanson pour enfants, dont le refrain serait « Pour nos jolis moutons, le soleil se lève. Dormez gentils moutons, faites de beaux rêves. Avec cette chanson que le ciel vous berce. Et quand viendra le soir, revenez nous voir »… (Samia Hammami)